Dimanche - Os de Poésie
Date du document : 1965
Date du document : 1965
Date du document : 1999
ENFANTS
Il y eut de multiples mouvements d’enfants avant cela.
L’enfant : sa raison d’être, son globe, sa lampe,
Petit sourire mutin du matin créant des fossettes à la journée
(Affres des os des songes, cent mille douleurs distinguées !).
Comment placer ce suspens, garder la perte sans la peur ?
Quand ça sort, on reste bête !
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Date du document : 1963
Du genre au style ! Comme on l’entend.
NDLR
Date du document : 1971
LA LETTRE À TESSON
(14-18)
« Voilà ce qu’Yvonne m’écrivait, au milieu de mes pérégrinations, ce 20 Août 15 : “En tout cas, soldat Tesson, tout ce que je vous conseille (au-delà de nos débats faussement mystiques), c’est “l’exercice au plus tôt !”
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Date du document : 1975
LA PLIURE DE 17 (Bataille du milieu)
5. La Bataille du Milieu. Hiver 17
La présence de l’Histoire n’est ici qu’allusive, et le Temps se rebrousse à partir des deux bords du Champ de la Guerre pour aboutir à la pliure trouble et tremblante de 1917, sensible comme une secousse sismique à travers le Monde, comme le sera plus tard celle de 1971 à la suite d’une toute autre coupure irraisonnée.
Au fond du sac et dans les alentours, le conflit mitraille, parti du début et de la fin pour aboutir à la pliure du milieu, ici, à l’effondrement du Fort de la Cité Des Morts : il émane tellement d’odeurs infectes des fosses, la terre est tellement saturée de cadavres que ça tuerait n’importe quel passant hasardeux ! Ailleurs le chlore, le brome et l’ypérite (certains ont cru que le nom venait d’Ypres, à cause d’une terrible après-midi de printemps !), donnent des agonisants convulsés, des mourants vomissant le sang, des morts verts écumants.
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Date du document : Après 1984
LE CAPITAINE
On l’appelle aussi “Capitaine”, comme ça, lorsqu’il trouve de beaux décors au plus loin, avant des voisinages sinon indéterminés mais du moins innommés.
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Date du document : 1971
LOUIS SUR L’ATLANTIQUE
(1939-1945)
Au-delà de la plage (cette fois-ci c’est l’Atlantique), d’un bout de l’horizon à l’autre sur la mer, dans le petit jour gris espérant l’aube aux doigts de rose, on voit toute une armada de silhouettes massives de cuirassés et de croiseurs, puis plus légères de destroyers.
Derrière eux d’énormes navires de commandement hérissés d’antennes, puis ceux de transport et les bateaux de débarquement.
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Date du document : 1971
LOUIS WAGON
Louis Mac Carthy s’est engagé dans la marine ; il n’est là qu’en permission mais il veut travailler aux Wagons-Lits quand il sera démobilisé ; il nous raconte qu’ils ont installé des pupitres électriques avec des télécommandes dans les Premières : plusieurs boutons de couleur aboutissent au compartiment d’un policier assistant le contrôleur.
En bandeau au fronton de chaque wagon, désormais :
Votre anonymat sera respecté
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Date du document : 26 Août 1991
Arrivé à ce point du récit dans l’Écriture (lequel ?), fortin fort peu prenable, il s’agissait de fabriquer de l’Or avec le matériau brut de tous les jours et à partir de la bibliothèque constituée, et ceci pour un nouveau réalisme (Faulkner, Rimbaud, Claudel même ; on était très loin de Zola) ; prendre la cythare d’Orphée dans une transe Quechua pour chanter le monde, au lieu de le décrire, transformer ce qui est privé de connaissance.
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Date du document : Avril 1968
AU FOND DU CHANT
Au fond du chant, époques des maison chères et d’autres antres de magie, la nuit venue. Je plonge, au lieu de rentrer directement de l’École, par un détour aux jardins d’onyx et je m’assoie posément sur un banc pour fixer dans les vastes soirs de la Marne tout ce que l’enfant ne savait préciser.
On mâche une dernière croûte de pain alors que la troupe passe sous les platanes. Grande misère et tristesse de l’image télévisée au sein des hurlements chez les cousins Perez ; bonheur radiophonique de l’enfant seul enfin chez lui. Il l’a retenue par la manche ; elle lui a dit :
« Éteins !… » Elle s’est laissée déshabiller, embrasser, caresser… L’enfant nu, la femme défendue, le mystère…
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Date du document : Novembre 2017
Les Spicilèges de Roussiez
En complément du texte de Joël Roussiez paru dans le numéro de la revue Mettray consacré à la lecture, nous vous offrons celui-ci à lire, d’une texture différente et totalement inédit.
Nous ne saurions trop vous inciter à lire ses ouvrages récents : Au verger des Anciens, récits parus à la rumeur libre, et le grand roman picaresque autour du pirate Farfali, aux éditions de L’Arbre Vengeur.
NDLR
La lecture une forme de conversation,
Si l’on se propose de dire quelque chose sur la lecture, on ne peut faire l’économie de considérer qu’elle est devenue silencieuse ; et c’est à ce qui se passe dans ce silence qu’on va particulièrement s’intéresser. On interprète généralement cette situation comme celle d’un le lecteur qui reçoit passivement les signes émis; s’il est silencieux, c’est qu’il reçoit, tel est le raisonnement.
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Date du document : Février 1982
ON SE CROISE !
Bassins comblés de houille, vous n’êtes plus de vastes jardins fleuris ; les enfants vont avec les pauvres, croisade Acéphale, oeillets splendides issus du sang d’Ajax !
Avant cela : famines ! Faute de blé, on mange des rhizomes, et on va !
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Date du document : 22 Octobre 1916
LA MORT DES AMIS
On peut penser que certains, un peu voyants, nous énoncent leur mort sans le savoir : Didier Morin parle de la femme écrasée dans un terrain vague par une Alfa Roméo dans Accattone de Pasolini, et Genet de “Ah ! Que ma quille éclate !” du Bateau Ivre à propos de l’amputation de la jambe de Rimbaud pour ostéosarcome qui précède sa mort de peu.
Au cours de son séminaire Barthes envisagea une fois la façon dont la maladie ou la mort pouvait toucher un homme dans la part de lui-même qui lui était la plus chère. Il prenait comme exemple Benveniste touché par l’aphasie et Mallarmé mort d’un spasme de la glotte. Tout cela très linguistique, tout de même : on était dans les années 70.
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Date du document : 1979
31. Loups !
(La laisse deleatur)
Lézard et Serpent d’abord ;
L’orage au ciel, la rage au sol
Sur Marie Gay, défigurée
Sous la lune, en prairie fraîchie de six heures,
Et frise des bois glacés.
C’est du cirque où marche un ours
Chocolant ventre d’un an, de Limoges,
Que les montreurs de ménagerie
Ont lâché une louve enragée, bavante.
« Empeste au diable, ch’tit chien noir ! »
Neuf jours badés, neuf jours barrés,
Neuf jours de chair, neuf nuits de sang,
Loups renaissant parmi les failles,
Trois mois sur l’herbe et trois sur vent,
Ayant réduit enfant en bouillie pour croire,
Pour surgir. Cachés en ronces et faits de bords,
Eux, enhardis d’impunités en leurs aziles,
Dépècent dans l’Initiation d’autres viandes ;
Et les fleurs blanches dont abonde
Le ciel défait, vibrent à leurs dents d’acacias.
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Date du document : Après 1984
COURRIER DE LYDOU (extrait)
Lydou & Jean font partie du troisième tome des États du Monde, celui des Enfants, et non pas du quatrième des Adolescents. Ils sont restés dans l’Enfance, et dans ce volume ils ne font pas partie de la Ligne des Escholiers Primaires, mais de celle des Orphelins Colporteurs.
Jean fait du cinéma, et Lydou l’aide.
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Date du document : 1980
( À propos de Didier fait partie du Tome III (non publié) des États du Monde , consacré aux Enfants, en particulier aux Lignes des Escholiers Primaires , et encore à l’intérieur de celles-ci du Trio des Enfants Malades . Le texte lui-même, par contre, a été publié par une revue étrangère.
Didier, c’est le frêre disparu de Nycéphore et Nicolaï.
Mais pour le coup le texte ici est d’abord un hommage à “deux vrais frères”, à savoir Didier Morin et Bernard Plossu, qui ont considérablement aidé à la publication de la Cosmologie.
Didier Morin avec tout le tournoiement du Vortex de Mettray.
Bernard Plossu qui a eu le cœur de faire tout un reportage dans le quartier de ces Enfants : Saint-Michel de Bordeaux.
“Des mecs réglo” aurait dit Burroughs.)
Le quai brille à présent avec sa densité de néons en premier plan, tel qu’on le voit depuis les toits de la rue Carpenteyre. C’est Lui d’abord qu’on voit en arrivant. À peine sevré du lait maternel, pour ainsi dire le lendemain, Didier se leva en souriant avec des dents noires ! Il en avait peu, mais ça suffisait : il avait mordu à la Mort dans la nuit et montrait à présent le vaisseau qui mène au pays d’Orphée, amarré sur le quai Sainte-Croix. Cavité, ventre, crématoire, locomotive ; tout à la fois. Cette teinte d’encre qui gagnait tout avait pénétré au cœur même de la porcelaine ; on eut beau lui laver la bouche tant et plus, rien n’en partit ni ne déteignit. Dès lors, il tomba malade, gardant toujours ce sourire atroce de Saint jusqu’à la fin, ce sourire insupportable !
L’ombre des dents se reportait partout, et il se mit seulement à hurler en mourant ; un très long cri silencieux, bouche démesurément ouverte : on n’entendait aucun son, mais au fond de sa gorge, au lieu de la luette on voyait le champignon atomique ! On avait oublié de le porter en riant dans toute l’enceinte de la maison et surtout à travers le Jardin Noir, de répandre sur lui l’eau lustrale ; il ne restait que la lettre Z, ballante, accrochée à un clou en bas de l’escalier, sur la porte vers l’Atelier. José était débordé.
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Date du document : 2014
(Anne Guelvilec écrit de petits récits (non destinés à la publication) où souvent les voix et les personnages, bien que distincts, s’enchevêtrent.) Elle est née à Quimper. Après des études de peinture au Canada, elle vit à Paris. Elle a bien connu Thomasine Wallace à la fin de sa vie à New York.
« Jeanne, ma sœur Jeanne, comment nous vois-tu devenir ?
— Plusieurs voix me conseillent d’être gentille avec tous ces artistes.
— C’est toi, Jeanne, on a voulu que ça soit toi qui serves de modèle. C’est bien de toi qu’il s’agit ! Monet adorait les nuances azurées avant de les perdre, vermillons et garances, les teintes pures d’un seul jet, des épiphanies, les multiples rapports des choses visibles avec le ciel et la terre, l’harmonie lumineuse d’un grand système de vérité cosmique. Et Cézanne, souviens-toi : “J’ai épousé la mansuétude.” C’est autre chose. “Il n’y aura pas de Sainte-Victoire définitive de la vérité, mais en tout cas elle est peinte.” Rends-toi compte ! C’est à tout ça que tu peux participer.
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Date du document : Éditions Encres Vives 2017
On ne saurait trop recommander de lire (d’entendre), ce lyrique Chant du Monde, qui dans la fraîcheur magnifique de son inventaire fait penser à toute l’époque Linnéenne de Paul-Armand Gette, ce redoutable explorateur des lisières et zones de bordures, friches et autres…
NDLR
Date du document : 1968
18. La Clinique Béthanie
Plus rien qu’un tournoi sur
Une perspective abîmée ;
Têtes coupées, matinées d’or.
Cresson, canailles, confusion ;
La guerre qui du moins nous sauve
Ne fait plus aucun prisonnier.
Salves de l’écho sur les monts,
Esclandres, hoquets oniriques :
Nous voilà soumis aux gloutons,
Aux dévoreuses de bonbons.
Sous de la corne, sur de la soie,
L’Enfance est ressucitée grêle !
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La Clinique Béthanie et Le Pavillon Toussaint_, bien qu’écrits à un an de différence (1967 et 1968), se répondent d’un Livre Poétique à l’autre des deux frères._
NDLR
Date du document : 1968
18. Le Pavillon Toussaint
« Ces raseurs aux fifres, aux cuivres, ce dimanche
Quels genoux d’acajou, musique pour chevaux
De bois ! Alors que je trimais dans la source
Au lavoir (simplement ne plus rien voir, par la fenêtre),
Hébétude au-delà des pluies, des gouttes, des pendeloques ;
Derrière un masque d’ours s’en viennent les chasseurs.
La splendeur d’or que les sous-bois !
Ces cavernes dans le feuillage
Par endroits vineuses, un peu rousses à d’autrefois ;
Rien du déchet dans une litanie.
« Es-tu là, Fernande la Grosse ?
— Je suis au fond de mon lit, Nany ! »
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Date du document : 15 août 2017
(Autobiographie du bras gauche. Éditions Tarabuste. 2017.)
Je pense ici bien sûr à Michaux qui à cause d’un problème de bras cassé, avait tout à coup découvert “Michaux côté gauche”. Beaucoup moins à Twombly et aux évidences qui ont surgi dans les années 70 de devoir écrire ou peindre mal comme un gaucher (qui plus est, dans un bon milieu). Le Twombly d’Arseguel, c’est Tapiès.
Ce serait plutôt, dans le versant populaire, la plus grande rapidité dans le sport, comme le Fante de 1933 fut une mauvaise année, avec son héros qui veut devenir un champion de base-ball, et masse sans cesse son bras gauche (auquel il parle pour l’encourager), avec l’Onguent de Sloan.“J’avais fière allume à l’époque, la souple démarche d’un tueur à gages, la décontraction typique du gaucher, l’épaule gauche légèrement tombante.” “Mais Le Bras me permettait d’aller de l’avant, ce cher bras gauche, le plus proche de mon cœur.”
Je pense aussi à cette nouvelle de Maupassant où un pêcheur perd son bras arraché par le filet : comme l’expédition sera longue, il le conserve dans la saumure au milieu des poissons et le célèbre par un enterrement au retour.
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Date du document : 1982
Il faut que je vous dise à propos de Memo et des Quatre Petits Chiens Brefs de la Mort (Dic, Duc, Fac, Fer), que ces derniers devenaient parfois (comme les Grands Ancêtres), les Quatre Chevaliers de l’Apocalypse, ou les paroles de Dieu aux Impératifs irréguliers, autant que le Christ réparti en Quatre Animaux.
Quand l’un de ses quatre chiens se promène, Memo n’est jamais loin ! Il les surveille, mais travailleur du Royaume des Ombres, il se montre peu aux vivants n’étant généralement là que pour éviter la venue d’embranchements catastrophiques prévus à l’échelle de l’univers, simplement dans le but d’avertir tel ou tel des impasses où il risque de s’engager et lui permettre ainsi de choisir un autre “montage”, de changer d’aiguillage et de destinée, sauf dans le cas où la mise en gare de triage d’un wagon doit précisément permettre d’éviter un conflit mondial.
“La littéralité blanche doit toujours être défaite par les accidents et par les engouffrements historiques comme les coulures sur une peinture de Bacon”, dit Memo.
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11 000 mètres d’altitude. 900km/heure. Passage le long du cercle polaire, soleil de minuit, nuit pincée entre la lumière du couchant et celle du levant. Intense humidité stagnante. Nuit. Shinjuku.
Aube écrivait à Monique (qui aurait dû venir) que son expo à Tokyo le 26 août faisait partie de Femmes et Histoire. Mr Yamagishi lui offrait le luxe de montrer des morceaux de peau et de chair dans une galerie. “Les femmes ont créé 52 % de toutes les formes de pensée humaine ; que les hommes assument au moins les 48 % qui leur restent !” Elle avait envoyé un télégramme à l’ambassade de Russie Bd Lannes pour le soutien des femmes russes en lutte comme elle en enverrait quatre ans plus tard encore pour éviter le séjour en camp à Nathalia Lazareva. À Shigel elle avait dit : “You are not living in my body.” et “J’ai le droit de briser l’ordre des chapitres.”
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Lundi soir 13 Août
Auberge de jeunesse
Cohue. 280 personnes pour à peine 180 places : c’est du camping dans tous les espaces. Larguée. Quitté Monique à la frontière de Ventimiglia (je crois) qui voulait rentrer à Paris : Sainte-Anne oblige ! Où trouverai-je Jean et Lydou dans tout ça. Attente des lits de camp jusqu’à je ne sais plus quelle heure. J’ai tout laissé à la bagagerie, livres et papiers. Bagasserie, je devrais dire, et bagarrerie.
Ici une fille japonaise écrit ; lui demande un peu de papier. On ne parle pratiquement qu’anglais. Les filles toutes en groupe. Les mecs ne m’attirent ni ne m’inspirent confiance. D’ailleurs une bagarre, vite stoppée, mais de la violence dans l’air ; gens très excités.
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Date du document : 1976-1982
Histoire Deux, qui est la vision de différentes époques de l’Histoire (Antiquité, Moyen-Âge, Révolution, etc.) telle que peut la construire un écolier primaire, comprend de petits récits échelonnés de 1976 à 1982.
Pan, c’est Tout, trous de multiples flûtes (au minimum sept tuyaux !) grâce à Syrinx l’Évanouie, vers le littoral d’où les asphodèles sont des modèles nus ; Océanies et Asies non disparues !
Et il faut se souvenir de cette belle phrase enchantée d’un paysage, se souvenir de cette belle phrase offerte oubliée au bas d’un visage !
“PAN ! Toute Écriture Astarté amenée dans le secret.
Flore, poursuivie grâce aux vents légers, depuis Saint-Bruno, porte entr’ouverte du temple en sa faveur, & depuis Elle je jouis d’un Printemps Perpétuel ! PAN ! Flore, gorge de lait, prend du satin pour feuilles, et du taffetas, de la baptiste, du crêpe anelet et de la gaze pour les pétales. PAN !
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Date du document : 1976-1982
La Nappe La Nappe, voilà comment j’imagine le début du monde, avant tout nom. Mais ce connard de traquenard n’en a rien à faire, ni cette vielle pute de machine à écrire Adler, réincarnation de Chancel comme Duras l’est de Sagan, celle qu’on appelait la Thénardier avec son Jules à la mie de pain, poète à trous multiples : j’ai jamais vu Cosette, mais je connais Valjean. Ou du moins si, je comprends ce nom, c’est parce qu’ils n’arrêtaient pas de faire causette. Une niaise causette sans effet aucun.
« Docteur ! Docteur ! Je m’excuse : vous voulez bien m’acheter des mensuelles ? C’est là que j’écris mon journal. »
La Nappe, mais prise dans un mouvement… pas du tout le lac de la Tranquilité. Ça non, alors. Ça serait une tout autre hypothèse. La nuit, on réfléchit.
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Date du document : 2016
ÉTATS DU MONDE
La réalisation de cet ouvrage, publié par les éditions METTRAY, correspond parfaitement au projet initial de l’auteur. Il concerne le Pré, les Grands Ancêtres et les Gras.
Ce premier volume sera suivi de quatre autres volumes (Les Maigres, Les Enfants, Les Adolescents, La Bande à Jésus), qui seront publiés sous forme d’édition numérique sur ce site consacré à la Cosmologie Onuma Nemon, également créé par Mettray voilà une dizaine d’années.
En dehors des œuvres plastiques reproduites dans le texte, il y a une soixantaine de vignettes en couleurs et en noir et blanc destinées à être collées sur les emplacements désignés tout au long du livre, et qui participent à l’étoilement du propos.
Les États du Monde sont l’aboutissement le plus important de la Cosmologie, mais bien sûr ils sont à considérer dans le réseau d’ensemble des Voix et des territoires des autres ouvrages déjà publiés ou disponibles sur ce site. On trouvera dans le numéro de la revue METTRAY paru en Septembre 2016 une présentation du volume ainsi qu’un dossier de photographies réalisées par Bernard Plossu dans le Quartier Saint-Michel de Bordeaux qui revêt une grande importance dans cet ouvrage.
NDLR
Publication : Mettray Éditions
Date du document : 2014
Paru dans la revue Mettray n° 7, en Septembre 2014. Sans doute le commentaire le plus précis de l’horizon de la Cosmologie.
I. Revay
Date du document : 21 Août 2015
Ceci en réponse à une enquête organisée par l’URDLA, et qui a donné lieu à un ouvrage intitulé Trois Chameaux rue de la Convention
Qu’avez-vous fait, vous, les gidiens,
les cérébraux, les rilkéens,
les mystériens, les faux sorciers
existentiels, vous, les pavots
surréalistes qui flambiez
sur une tombe, les cadavres
de la mode européisés,
les blancs asticots du fromage
capitaliste, qu’avez-vous fait
devant le règne de l’angoisse,
devant cet obscur être humain,
cette présence piétinée,
cette tête qu’on enfonçait
dans le fumier, cette nature
de rudes vies foulées aux pieds ?
Vous avez pris la poudre d’escampette
pour vendre des morceaux d’ordure,
pour chercher des chevaux célestes,
la plante lâche, l’ongle ébréché,
la « Beauté pure », le « sortilège »,
des œuvres de pauvres capons
pour que les yeux s’évadent, pour
que les délicates pupilles
s’embrouillent, pour survivre
avec ce plat de rogatons
que vous ont jeté les seigneurs,
sans voir la pierre à l’agonie,
sans protéger, sans conquérir,
plus aveugles que les couronnes
du cimetière, quand la pluie
tombe sur les fleurs immobiles,
les fleurs pourries des sépultures.
Pablo Neruda. Le chant Général.
Pourquoi répondre — Je réponds à ceci par intérêt pour votre travail d’artiste et votre travail d’enseignant et parce que très précisèment, voilà un peu plus d’un an, par une sorte de “hasard objectif”, au moment où j’étais en train de distribuer pour les amis de l’URDLA un de vos livres dans les confins les plus reculés de Paris, j’ai eu la tentation de chercher le siège du dernier Cercle Surréaliste, histoire de voir à quoi ça pouvait ressembler aujourd’hui. Et je me suis retrouvé dans un quartier sinistre de cités, un non-lieu, comme s’il s’agissait d’une adresse fantôme.
J’ai toujours été à la recherche d’une fraternité impossible, dans une sorte d’enthousiasme à venir. Dans ces temps de sinistrose il aurait été curieux de voir si des surréalistes attardés réussissaient enfin à travailler dans des conditions de laboratoire telles qu’ Artaud les voulait.
SRRLSM SRRLST — Voilà encore quelque chose qui me pousse à vous écrire, que ces consonnes imprononçables. J’ai écrit ainsi Robespierre RBSPRR dans Quartiers de ON ! À la fois le Tas de Pierres de Hugo et le tranchant consonantique de la guillotine.
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Date du document : 2014
Le Cinéaste Christian Gix (originaire de Metz, et qui vit en Patagonie), a tenu cette conférence à Arles à propos du photographe Marc Giloux, et en particulier à propos de son ouvrage Œuvre ouverte et Polygraphie, paru au Québec.
Cette conférence sera reprise dans l’ensemble des manifestations des fameuses Rencontres de Cambrai.
DIMANCHE
C’est dimanche, les coups de gris,
La lithurgie, huîtres et le coke.
Voici la douche wagnérienne,
Babas au rhum et Chantilly,
Et le crabe en métal doré.
Grand-mère est vraiment furieuse :
Les avions nous survolent, noirs ;
La neige aussi s’est assombrie
Sous les étoiles aux voix de chats ;
Il a neigé tout un ennui.
etc.
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Dimanche, poème non attribué à un frère ni l’autre. Nini. Ni Nycéphore, ni Nicolaï. Fait partie de tout ce vrac, ce pisé, adobe, bauge ou torchis, ce remplissage entre les cloisons.
À 17 ans le vrac Aragonien, probable… qui lui même (“plafonds/profonds”), n’est pas loin des scansions Hugoliennes.