OGR

Avant-propos

L’Année des Adolescents (Nycéphore)

Date du document : 1968-1970

Évènements & Catastrophes
L’Année des Adolescents n’est pas un pseudo-roman, c’est le simple compte-rendu de la vie d’un groupe d’amis dans l’année 1968 (bien que 20 ans en 1968 relève de l’âge adulte). L’idée et la matière ont pris corps dans cette “année terrible”, comme aurait dit Hugo, dans la naïveté de croire qu’on vivait un moment historique. Ce qui semble avoir été le cas.
Il éclaire d’autres aspects de la Cosmologie, bien qu’il ne soit pas “au-delà de tout ce qui est nécessaire”, comme certaines parties de l’œuvre. Il est utile pour la compréhension de l’ensemble. Il ne s’agit pas encore une fois d’un nouvel épisode des mémoires d’un vieux con ou d’un ancien combattant, car l’essentiel du matériel qui a été assemblé (tiré de journaux intimes, carnets de route, agendas, carnets de notes, correspondances), ainsi que sa composition, date des évènements eux-mêmes. La documentation doit toutefois excéder de part et d’autre, de 66 à 69 ou 70 au maximum.

Dans l’ordre il s’agit de 7 couples : Mila-Cali & Nicolas, Ella & Hill, Énide & Erec, Lydou & Jean, Aube & Nany, Ramona & Nicolaï, Nathalie & Nycéphore.

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Publié le 27 septembre 2025 dans texte OGR document

Ogr Maigre

Ce volume est paru aux éditions Tristram en 1999.

Il s’occupe de celles qu’il abandonne ; il leur trouve des maris, des situations ; il fait l’entremetteur. Il est généreux et tendre avec elles ; il est de leur côté ; il est fémi- nin, c’est un fennec ! Mais il est plus viril qu’aucun imbécile guerrier ; c’est un Héros et un Saint en même temps qu’un Poète.

Il rève de mariage blanc plus qu’elle, plus ; il voit des enfants dans le jardin ; il veut le bonheur parfait à chaque fois (mais il ne peut se marier !). Il fait écriture de sa Vie. Il a le noir du jais et la violence éjaculatoire.

Il racontera sa vie dans une œuvre considérable, écrivant sur les talus ; il est une partie d’un tas plus lointain, beaucoup plus obscur et nucléaire, dangereux. Il est dupé ; il parvient à la dépossession absolue, il s’éloigne à la fin sur la blancheur de la Neige, dans la Montagne, vers un Col (Tamié).

États de la matière et de l’être, angoisse extatique et délicieuse en dehors de tout territoire, cette finalité d’un projet chargé d’explosifs !

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Publié le 18 août 2024 dans document texte OGR

Histoire Deux - Nouvelles de Nycéphore

Date du document : 1976-1982

Tandis que le vent rabat la fumée de nos cheminées sur le ciel gris de neige et le fond des sapins, j’absorbe cette vue avec la même nécessité d’imprégnation que celle qui existe à partir d’un texte historique ou dans toute autre forme de récit. Seule la poésie offre la plus grande succession fragmentée de climats ; la force d’incantation visionnaire d’un poème comme Les Classeurs ou Terre de Grogne (1), par exemple, est pour moi colossale et n’a rien à voir avec un jeu littéraire ou une astuce verbale ; dans Les Chercheurs d’Or (2), une infime blessure ouvre un monde, comme l’agate de Roman. À toute communication préférons l’hermétisme du Chant ou de la danse guerrière.
Ainsi vont les rêveries d’un enfant au fond d’un grenier à partir d’archives familiales, ou les constructions historiques qu’on se fait, les histoires deux, ces curieuses imprégnations à partir des récits entendus en classe et des livres d’Histoire lus.
Grâce à ma maîtresse primaire (Mlle Angélique !) j’ai pu ainsi assister à la Saint-Bartélémy en la replaçant à Saint-Michel et la Sécession à Saint-Augustin. En d’autres quartiers de Bordeaux ou des villages connus, j’ai construit mes premiers récits de cape et d’épée et surtout j’ai participé à l’exaltation des Enfants Croisés qui sont venus me rendre visite la nuit, et qui agissaient essentiellement du côté du Maucaillou ; tout le Moyen-Âge était là et rayonnait tout autour de la maison du bourreau rue Saumenude jusqu’aux Halles des Capucins.

Il a suffi ensuite que Nicolas reçoive ses Commandements près du ruisseau du Peugue et devant l’entrepôt des Autobus, à Lescure, pour que ça tourne au carré, comme la Fortune !
Il ne s’agit donc absolument pas de couleur locale ni de vérité historique mais de crever espaces et époques les unes par les autres aussi vrai que le Christ a suivi la route 66 et a subi l’horreur des urines de la place Canteloup.

(1) : Livre Poétique de Nycéphore
(2) : Livre Poétique de Nicolaï

Hiver 1982

Publié le 16 janvier 2022 dans document texte OGR

Livre Poétique de Nycéphore

Date du document : 1964-1984

Le Livre Poétique de Nycéphore est un recueil de 240 pages qui s’étend sur vingt ans (1964-1984). Il a pour pendant un volume semblable de Nicolaï. Cela ne résume pas toute la partie poétique de l’œuvre qui comprend également des Os de Poésie (de 1984 à 2000), des poèmes en prose, poèmes sonores, etc. Ceci vaut également pour Nicolaï.

On a laissé l’intégralité du volume sans aucun choix, même si il y avait des faiblesses, à cause des correspondances en vis-à-vis entre les deux frères de chacun des poèmes. Il y a beaucoup de “remplissage versifié” : en 1964 l’auteur avait 15 ans, et il était curieusement à la fois dans quelque chose de très actuel proche de Cendrars ou la Beat Generation dans son travail radiophonique et tout une série de poèmes qui en dérivaient ; et de complètement archaïque dans d’autres poèmes ou dans l’écriture de Roman, proche de son espace de réclusion. Les deux on co-existé longtemps.

S’il y avait un choix de l’auteur ce serait là où la versification laisse la place à l’aspect hypnotique et incantatoire. On a développé ailleurs cette problématique autour de figures qui semblent traverser les siècles et qui ne tiennent pas à la prosodie.

Publié le 16 novembre 2021 dans texte document OGR

Bonheur Thoracique - Os de Poésie Nicolaï

Date du document : Décembre 1977

BONHEUR THORACIQUE

Je fus dans le corps d’un aïeul : avec ses jambes qu’on ne maîtrise plus, le vent pelant la face hirsute de la mauvaise saison, burinant ses traînées entre poils et cheveux, emportant au loin dans l’Histoire des cauchemars polaires.
La Vague circulait dans les tranchées et la lumière dans les creux, dans les versants de la vallée, à l’arrière des derniers talus d’arbustes ; les Irlandais sabotaient la campagne de Pâques jusqu’à l’insurrection. Le 16 avril 1917 flottait un énorme nuage noir pourri de neige, de fumier gelé, de gueulements au-delà des bosquets et des lacis barbelés jusqu’à la Crête des Dames d’où l’on domine les fonds humides de la vallée de l’Ailette, le Bois des Buttes, le Ruisseau de la Miette, la Ville au Bois et la Musette, et surtout les torches brûlantes et hurlantes jaillissant des chars incendiés.
Si je suis d’un printemps, c’est de cette herbe encore trop pâle ou ma mère élève des plantes comme elle ferait pousser des enfants, car elle a les doigts verts de celle qui n’a pas su sauver son fils. Il n’y a pas de bras dressé de Diane pour la défendre ; mais il y a ses mains qui nous ont défendu des mâchoires du chien en rage quand nous étions enfant, d’abord aveuglé par la lampe en forme de globe de l’ophtalmo, enfin heureux de la fenêtre ouvrant sur le jardin du médecin suivant sauveur de notre œil.

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Publié le 13 novembre 2021 dans texte OGR document

La Longue Marche - Os de Poésie Nycéphore

Date du document : 1984 & Après

La Longue Marche

Je n’en ai pas fini d’avoir dormi longtemps, frais et dispos d’emblée, arrêté dans un lieu pour boire du café, simplement, voir des gens, sourire à tous, admirer le visage des enfants, le jeu des animaux, l’air benêt, parfaitement sans ombre.
On n’en a pas fini de la parole qui éteint tout sauf cette charge distribuée dans le ciel, de cette perpétuelle chute en avant de la course, la voix perdue quand on jouit dans la Neige jusqu’à pluspersonnevisible.
On n’en a pas fini avec le cortège qu’on voit de loin à travers les bourrasques, les trombes de pluie, de se rendre au cimetière dans des cirés fluorescents en coupant dans la paille et la luzerne, dérangées…
On n’en a pas fini comme personne privée de ramasser quantité de cadavres publics.
On en finit pas avec l’arithmétique, le vélo au soleil et le chien souffrant ;

Lire avant et après…

Publié le 13 novembre 2021 dans texte OGR document

Les errances d'Ulittle Nemo - Os de Poésie de Nycéphore

Date du document : Après 1984

Enfin une saison ! Ça faisait longtemps ! Saluons-la ! Où va Ulysse il y fait froid : lucarne ouverte de l’atelier, soudain très sombre ! La pluie très forte, comme sur le plafond, sur les désespoirs de poète et le muguet fâné. Il est sur nos genoux, le gros chat, le griboux, à articuler ses pluriels.
Rue Charlot, Tour du Temple : les jeunes filles du matin, font tournoyer le dé de cristal triomphant du printemps dans la violence du zapateado.
Je me souviens, rage étrangère à la France, d’un pays de tartes welshes, confitures, avec une langue rauque qui vocifère ; je n’ai jamais voyagé qu’une seule fois dans des cafés enclos par de minuscules ruelles, et vu grâce à cela des splendeurs baroques.

C’est magnifique : on attend la neige ou la guerre, l’attaque des Aigles, les oiseaux noirs passant comme des obus ; dans la guitoune à gaufres face au manège, dans un moment d’émotion pure, Eva laisse une rose devant la porte, portique de lueurs fameuses à travers les larmes ou la pluie…
Heureusement immérité argent éblouissant et souvenances du futur : boules de neiges dans l’azur et de noirs klaxons dans les rues ; glacis de grâce où les œillets de neige vont,

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**

Ce poème en versets détaille beaucoup d’aspects de Bordeaux. Nous le dédierons en particulier aux deux amis Didier Morin et Bernard Plossu (qui a aimablement revisité et photographié les quartiers des États du Monde). Tous deux grands voyageurs comme Ulittle Nemo. Curieusement j’y ai retrouvé des souvenirs d’Arras en 1986 proches des images de Plossu et cette litanie incantatoire aussi qui est une sorte d’absolu pour lui :“On continue !”
Nous le dédierons aussi à Alain Vallet, d’une Tribu gitane.
O. N.

Publié le 10 octobre 2021 dans texte OGR document

Les Marcheurs - Prologue de Histoire Deux

Date du document : 1978

LES MARCHEURS

À l’Omphalos les Anges viennent sans maquillage
Et se dissolvent au bord des quais
Avec des fleurs dans les cheveux,
Vers la Montagne du Temple, toit de mains réunies ;
Le Temple en carton peint,
Le Palais-Gallien,
Le cortex de cristal, le total de colonnes.

Les Séraphins de Delphes tournent la mie de pain entre leurs doigts
Et la luplissent de lumière.
L’Archange Saint-Michel, cuivre qui résonne, hanche souple,
Vient avec son Bronica
Pour prendre la première photo de la phemme du Dieu de Delphes

Et du python qu’elle y a tué :
“Hatu Berato Niktu !”
De bon commencement je n’en connais guère
(“C’était la guerre.”).

Présent : hypotyposes et orichalque !
Aux Chérubins inflammatoires l’éblouissement
De l’addition des couleurs à travers leur corps prismatique ;
Puis cette somme illunescente de bruits et de rubis fond…
Et la trace en buée à son tour se dissout
Avec les derniers bateaux glissant sur les artères.

“Voici les Trois Grands : le Cœur, le Poumon, le Rein !”
Jésus devant concombres et tomates
Sous les arbres.
« Zénon, est-ce moi qui t’ai fait tomber ? »

On traîne d’une allée marchande à l’autre
Au milieu des enseignes numineuses
(Grenadine des garages et menthe des pharmacies).
“Est-ce le Seigneur ou un Ange, je ne sais pas.”

Des jougs, des âges et des charrues ;
Et ce qui vaut pour le village de Lavoux
N’est pas sans intérêt pour la France.

Tout le groupe est parti dans cette idée à Dijon
Sur les traces d’Aloysius à travers les rues
Le mercredi, et le chien venait de mourir ;
On a rapporté les paroles de Jésus en ville :
“J’ai essayé, on peut.”, ou
“Mon fils sera violoniste.”

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Les Marcheurs sont le prologue poétique du recueil de Nouvelles & Petits récits nommé Histoire Deux.

Ce recueil (dont des extraits figurent dans Quartiers de ON !), daté de 1984, présente plusieurs tableaux de l’Antiquité à la Renaissance dans une version rejouée, célébration parodique ou reprise de cauchemar.

Publié le 8 octobre 2021 dans texte OGR document

Eco, extrait de Crampes

Date du document : 1976-1978

Eco

Patatras ! Monsieur Loyal, déséquilibré sur un coup de freins soudain, se relève en arc en basculant sur les talons vers l’arrière et en replongeant se réenfonce d’autant plus dans l’Asile Exotique de la Donzelle de Feu le Colonel qu’il prend toujours pour Sainte Thérèse de l’Enflant Iesos, où elle le dissocie de son désir, du filet de sa voix et de toutes ses humeurs d’un coup ! Du costume de Mr Loyal les étoiles tombent tout à trac et les rayures se mélangent : catastrophe.

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Le texte Eco est un extrait du volume de Crampes (1976-1978), qui raconte les “aventures réduites” (souvent contemplatives) des descendants à la cinquième génération des enfants naturels d’Ossip le Tzigane, un des Quatre Grands Ancêtres de la Cosmologie (comme les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse). Ils sont tous d’âges différents, de l’Enfance à l’Adolescence et se sont dispersés après la mort de Jo, un des descendants de Jean-Baptiste, lui-même un des fils d’Ossip. Jo, figure patronymique de la Troupe de Cirque sur les bords de l’Ourcq.

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Publié le 25 novembre 2020 dans texte dessin et gravure OGR edition

Dimanche - Os de Poésie

Date du document : 1965

DIMANCHE

C’est dimanche, les coups de gris,

La lithurgie, huîtres et le coke.

Voici la douche wagnérienne,

Babas au rhum et Chantilly,

Et le crabe en métal doré.

Grand-mère est vraiment furieuse :

Les avions nous survolent, noirs ;

La neige aussi s’est assombrie

Sous les étoiles aux voix de chats ;

Il a neigé tout un ennui.

etc.

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Dimanche, poème non attribué à un frère ni l’autre. Nini. Ni Nycéphore, ni Nicolaï. Fait partie de tout ce vrac, ce pisé, adobe, bauge ou torchis, ce remplissage entre les cloisons.

À 17 ans le vrac Aragonien, probable… qui lui même (“plafonds/profonds”), n’est pas loin des scansions Hugoliennes.

Publié le 13 septembre 2019 dans texte OGR document

Enfants - Os de Poésie Nycéphore

Date du document : 1999

ENFANTS

Il y eut de multiples mouvements d’enfants avant cela.

L’enfant : sa raison d’être, son globe, sa lampe,

Petit sourire mutin du matin créant des fossettes à la journée

(Affres des os des songes, cent mille douleurs distinguées !).

Comment placer ce suspens, garder la perte sans la peur ?

Quand ça sort, on reste bête !

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Publié le 14 novembre 2018 dans texte OGR document

Au fond du Chant - Os de Poésie

Date du document : Avril 1968

AU FOND DU CHANT

 

Au fond du chant, époques des maison chères et d’autres antres de magie, la nuit venue. Je plonge, au lieu de rentrer directement de l’École, par un détour aux jardins d’onyx et je m’assoie posément sur un banc pour fixer dans les vastes soirs de la Marne tout ce que l’enfant ne savait préciser.

On mâche une dernière croûte de pain alors que la troupe passe sous les platanes. Grande misère et tristesse de l’image télévisée au sein des hurlements chez les cousins Perez ; bonheur radiophonique de l’enfant seul enfin chez lui. Il l’a retenue par la manche ; elle lui a dit :
« Éteins !… » Elle s’est laissée déshabiller, embrasser, caresser… L’enfant nu, la femme défendue, le mystère…

 

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Publié le 3 octobre 2018 dans texte OGR document

On se Croise ! - Os de Poésie

Date du document : Février 1982

ON SE CROISE !

Bassins comblés de houille, vous n’êtes plus de vastes jardins fleuris ; les enfants vont avec les pauvres, croisade Acéphale, oeillets splendides issus du sang d’Ajax !

Avant cela : famines ! Faute de blé, on mange des rhizomes, et on va !

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Publié le 3 octobre 2018 dans texte OGR document

Loups ! - Livre Poétique de Nicolaï

Date du document : 1979

31. Loups !
(La laisse deleatur)

Lézard et Serpent d’abord ;
L’orage au ciel, la rage au sol
Sur Marie Gay, défigurée
Sous la lune, en prairie fraîchie de six heures,
Et frise des bois glacés.

C’est du cirque où marche un ours
Chocolant ventre d’un an, de Limoges,
Que les montreurs de ménagerie
Ont lâché une louve enragée, bavante.
« Empeste au diable, ch’tit chien noir ! »

Neuf jours badés, neuf jours barrés,
Neuf jours de chair, neuf nuits de sang,
Loups renaissant parmi les failles,
Trois mois sur l’herbe et trois sur vent,
Ayant réduit enfant en bouillie pour croire,

Pour surgir. Cachés en ronces et faits de bords,
Eux, enhardis d’impunités en leurs aziles,
Dépècent dans l’Initiation d’autres viandes ;
Et les fleurs blanches dont abonde
Le ciel défait, vibrent à leurs dents d’acacias.

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Publié le 11 juin 2018 dans texte OGR document

L'Émoi 68 - La Science du Jour

Date du document : Avant 1984

Que faisiez-vous en Mai 1968 ?

À cette question inquisitrice, un ami suisse répondait “Je courais le Marathon.”ce qui avait la double vertu d’être vrai et très utile à ce moment-là.

Un autre grand philsophe hégélien et belge (grand pour moi entre mille autres choses par sa pratique croisée de la musculation et du tennis et cette phrase : “La cuisine belge, c’est la qualité française alliée à la quantité allemande.”), apprenait à ce moment-là à sauter à travers les vitres des cafés avec un casque de moto pour éviter une répression redoutable (et les éclats !).

Voilà deux hommes pragmatiques.

Dans ce que O. N. appelle ici “l’Académie”, École d’Art à Bordeaux il y a eu beaucoup de liens avec la Fac de Lettres, le Campus et la Fac de Sciences, mais plus encore avec les amis du C.R.E.P.S. coureurs et boxeurs. Des liens également avec ces deux capitales que sont Toulouse et Paris.

Il y a eu aussi des bousculades majuscules et pas mal d’errances dans le bon sens.

L’engagement est devenu tout de même très vite balnéaire dès juillet (malgré l’Université d’Été au Campus), et pour la rédaction du grand projet pédagogique futur il n’y avait plus que trois personnes à l’Académie, et quatre dans le bureau de Chaban pour le “rendez-vous ultimatum” d’évacuation du chef de guerre le samedi 16 juin.

Il y aura certainement eu à partir d’aujourd’hui des héros grandioses des barricades d’hier (dont d’aucuns devaient être barricadés chez eux), ou le professeur Fromage (qui ne cesse de couler en peinture !), mais le plus drôle est certainement de s’apercevoir combien on était ailleurs et parfois même dans une inactualité absolue.

Pierre G. Sivocq

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Publié le 8 juin 2018 dans OGR (épanchements) OGR

Géographie - Livre Poétique de Nicolaï

Date du document : 1979

32. Géographie

“Ainsi s’unissent astres et planètes, Fogazarro,
Non par le corps, mais par la lumière ; ainsi
Les palmiers non par la racine mais le feuillage.
Voici nos noms sortis des forêts, sentant le fauve.”

« Au milieu des lions te voilà ! C’est toi qui descends,
T’assieds tranquille ! » disait le maître de Géographie,
Tendant sa cannevelle immense sertissant la craie
Vers la carte, à propos de la Louve.

Lutte avec l’Archange, chastes récits vivants !
Plus qu’aucun autre, “çui des images”
Passant à travers philtres le moindre zéphyr lu

(Un élève du Sodoma : Ricciarelli, dit Le Braguetteur.)

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Publié le 22 mai 2018 dans OGR document

La Clinique Béthanie - Livre Poétique de Nicolaï

Date du document : 1968

18. La Clinique Béthanie

Plus rien qu’un tournoi sur
Une perspective abîmée ;
Têtes coupées, matinées d’or.

Cresson, canailles, confusion ;
La guerre qui du moins nous sauve
Ne fait plus aucun prisonnier.

Salves de l’écho sur les monts,
Esclandres, hoquets oniriques :
Nous voilà soumis aux gloutons,

Aux dévoreuses de bonbons.
Sous de la corne, sur de la soie,
L’Enfance est ressucitée grêle !

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La Clinique Béthanie et Le Pavillon Toussaint_, bien qu’écrits à un an de différence (1967 et 1968), se répondent d’un Livre Poétique à l’autre des deux frères._

NDLR

Publié le 6 novembre 2017 dans document OGR texte

Le Pavillon Toussaint - Livre Poétique de Nycéphore

Date du document : 1968

18. Le Pavillon Toussaint

« Ces raseurs aux fifres, aux cuivres, ce dimanche
Quels genoux d’acajou, musique pour chevaux
De bois ! Alors que je trimais dans la source
Au lavoir (simplement ne plus rien voir, par la fenêtre),
Hébétude au-delà des pluies, des gouttes, des pendeloques ;
Derrière un masque d’ours s’en viennent les chasseurs.

La splendeur d’or que les sous-bois !
Ces cavernes dans le feuillage
Par endroits vineuses, un peu rousses à d’autrefois ;
Rien du déchet dans une litanie.
« Es-tu là, Fernande la Grosse ?
— Je suis au fond de mon lit, Nany ! »

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Publié le 6 novembre 2017 dans document OGR texte

Pan ! - Histoire Deux. Livre de Nycéphore. Antiquité

Date du document : 1976-1982

Histoire Deux, qui est la vision de différentes époques de l’Histoire (Antiquité, Moyen-Âge, Révolution, etc.) telle que peut la construire un écolier primaire, comprend de petits récits échelonnés de 1976 à 1982.

Pan, c’est Tout, trous de multiples flûtes (au minimum sept tuyaux !) grâce à Syrinx l’Évanouie, vers le littoral d’où les asphodèles sont des modèles nus ; Océanies et Asies non disparues !
Et il faut se souvenir de cette belle phrase enchantée d’un paysage, se souvenir de cette belle phrase offerte oubliée au bas d’un visage !
“PAN ! Toute Écriture Astarté amenée dans le secret.
Flore, poursuivie grâce aux vents légers, depuis Saint-Bruno, porte entr’ouverte du temple en sa faveur, & depuis Elle je jouis d’un Printemps Perpétuel ! PAN ! Flore, gorge de lait, prend du satin pour feuilles, et du taffetas, de la baptiste, du crêpe anelet et de la gaze pour les pétales. PAN !

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Publié le 3 mai 2017 dans document OGR texte

La Nappe - Histoire Deux. Livre de Nycéphore

Date du document : 1976-1982

La Nappe La Nappe, voilà comment j’imagine le début du monde, avant tout nom. Mais ce connard de traquenard n’en a rien à faire, ni cette vielle pute de machine à écrire Adler, réincarnation de Chancel comme Duras l’est de Sagan, celle qu’on appelait la Thénardier avec son Jules à la mie de pain, poète à trous multiples : j’ai jamais vu Cosette, mais je connais Valjean. Ou du moins si, je comprends ce nom, c’est parce qu’ils n’arrêtaient pas de faire causette. Une niaise causette sans effet aucun.
« Docteur ! Docteur ! Je m’excuse : vous voulez bien m’acheter des mensuelles ? C’est là que j’écris mon journal. »

La Nappe, mais prise dans un mouvement… pas du tout le lac de la Tranquilité. Ça non, alors. Ça serait une tout autre hypothèse. La nuit, on réfléchit.

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Publié le 2 mai 2017 dans document OGR texte

Petites Proses de Nicolaï

Date du document : 1965-1970

LES PETITES PROSES comme la plupart des recueils du continent OGR sont écrites en vis à vis, d’un frère à l’autre. On a choisi entre plusieurs versions de chaque texte généralement la dernière. On trouvera ici quelques pages du recueil de Nicolaï qui comporte une cinquantaine de poèmes en prose et qui sera bientôt disponible en pdf sur le site.

L’ouvrage date pour la majeure partie du Lycée et de la Société Secrète des Cinq Doigts (en référence à Isidore Beautrelet), groupe constitué avec entre autres Nicolas le Hongrois, dont l’activité se poursuivra jusqu’en 1968, et dont Domnique Merlet était l’organiste et l’organisateur, du temps où il habitait près du Palais-Gallien.

Isabelle Revay

Publié le 12 octobre 2016 dans document OGR texte

Petites Proses de Nycéphore

Date du document : 1965-1970

LES PETITES PROSES comme la plupart des recueils du continent OGR sont écrites en vis à vis, d’un frère à l’autre. On a choisi entre plusieurs versions de chaque texte généralement la dernière. On trouvera ici quelques pages du recueil de Nycéphore qui comporte une cinquantaine de poèmes en prose et qui sera bientôt disponible en pdf sur le site.

L’ouvrage date pour la majeure partie du Lycée et de la Société Secrète des Cinq Doigts (en référence à Isidore Beautrelet), groupe constitué avec entre autres Nicolas le Hongrois, dont l’activité se poursuivra jusqu’en 1968, et dont Domnique Merlet était l’organiste et l’organisateur, du temps où il habitait près du Palais-Gallien.

Isabelle Revay

Publié le 12 octobre 2016 dans document OGR texte

Décompte de la Faim - Contes, récits, nouvelles

Date du document : Avant 1980

Dans le jardin du château de Nuada, fumée s’élevant du sol et intelligence du bois (dans laquelle excédait Art), à l’abord d’un tas de vieilles tuiles et de rames brisées couvertes d’insectes morts, An Scamall s’est avancé, portant dans son cartable en peau de loup un pain fourré aux figues et des galettes de maïs parmi des carrés de porc cuit à la bière avec des noisettes. Et Sciathán Spota avec lui.
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Ce texte figure dans le recueil de Contes de Nycéphore, du Continent OGR. Il est tout particulièrement crypté selon la logique buissonnante de la mythologie celtique.
Les deux personnages Nuage de Son et Tache d’Aile, dont le nom est transcrit ici en gaëlique sont dans les États du Monde les enfants de René Mac Carthy, le petit-fils d’un des Quatre Grands Ancêtres (ou Chevaliers de l’Apocalypse), à savoir Auguste Mac Carthy.
On les trouve également dans une des pièces du Théâtre Lycéen.

NDLR

Publié le 5 juillet 2013 dans document OGR texte

Pemmy Noël - Contes, Nouvelles et Récits de Nycéphore

Date du document : 1976

Il ne restait à la petite Pemmy, cachée au fond de la pièce des claies de jonc et de paille où s’égouttaient et sèchaient les énormes meules de fromages, qu’à énumérer tout le jour des listes face auxquelles elle se trouvait la nuit en rêvant, écrites sur un tableau noir comme la fortune de Chienfou :

Arrosoir Chandeliers
Limbes Flache
Poire Débridement
Horloge Escargots de Chine
Orangée Confetti
Asperges Confiture
Rive Araignée
Encolure Cachectique
Larix Sorcière
Bleue Ouais
Verruqueux Morasse
Boîte Péjoratif
Dé Radis
Turquoise Outrage
Quatre Nus
Prélart Pécari
Unicorne Corps
Entonnoir Encre
Cobra Suint…
etc.

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Publié le 26 novembre 2012 dans document OGR texte

Conte Court - Contes, Nouvelles et Récits de Nycéphore

Date du document : 1976

Le Paralytique était stuporeux sur le bord : on boira toute l’eau de la piscine à son horrible avènement ; on va partir en Allemagne voir l’homme à l’oreille coupée ; la tache de lumière choit bêtement dans un bosquet dont les arbustes ont des reflets roses.
Une chose représente autre chose : soleil ou lampe ou bien la figure d’une femme de serf, sucrée et blanche, à peine molle, poupine, terriblement sensuelle ! Puis c’est le méandre des causes. Cantate, prairie, anémones sauvages en tapis, crescendos tragiques de cordes, puis vents.
Ma mère me dit toujours de faire attention aux fleurs de l’esprit. Sur le plâtre, sur les parquets creux et verts de moisissures : des animaux, des peintures… fond moral, peinture allégorique jolie et reposante abîmée nuit et jour. Trait formant un triangle gagné d’un cancer fou… estimation de perte progressive éclairée plus ou moins faiblement.

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Publié le 26 octobre 2012 dans document OGR texte