Texte

L'Automne de Paris - Livre Poétique de Nycéphore 1964-1968. Futur Antérieur. Texte n°7

Date du document : Automne 1964

Les poèmes des Livres Poétiques sont indiqués ici par leur numéro, chaque poème correspondant au poème qui porte le même numéro chez le frère “en face”.
Isabelle Revay.
7. L’Automne de Paris

Mon Dieu, ayez pitié de ce gouvernement
Très sain ; faites fleurir l’ombre sur les cafés.
J’aime les amoureux et les aucunement,
Les promesses qu’on dit et le caca qu’on fait !

Longtemps c’était le soir pendant cette saison ;
On vidait des cageots sur le bord des trottoirs,
On trottait tout le temps jusqu’à sentir le soir
Envelopper les reins des femmes sans un son.

Publié le 8 avril 2007 dans document OGR texte

Les Thaïs Hollandais - Brilleman-Paturel

Date du document : 2007

Vous avez parlé l’autre jour sur votre site du gymnase de la Porte Pouchet à Paris, et bien j’y ai vu les premiers thaï-boxeurs qui curieusement étaient des Hollandais, champions dans le domaine sans se prétendre des kami. Ce n’étaient ni Akebono ni Takamiyama chez les Sumoka.
Je connaissais Paschy que j’avais rencontré par l’intermédiaire de Didier entraîneur de l’équipe de France, lorsqu’il faisait ses premiers essais au cinéma.
Il me semble que c’est en 1979 qu’il a organisé une première rencontre entre des hollandais formés à la boxe thaï et des français (qui n’y connaissaient pas grand’chose).
Je me souviens surtout du combat de Brilleman (qui allait devenir, du reste, champion du monde de kick-boxing) avec cette capacité de ripostes foudroyantes.
Les premiers français ont dégagé comme si de rien n’était.

Publié le 27 février 2007 dans document Sabaki texte

Entretien avec Maître Ho - Documents de la Cellule Sabaki

— Quand est-ce que vous avez connu Onuma Nemon ?
— Je l’ai connu lors d’une compétition au stade de la Porte Pouchet, à Paris, dans les années 70. Très bon ! Mais il n’a pour ainsi dire pas fait de compétition, sinon universitaire, amicale. On aura su apprécier assez tôt, voir ses qualités inventives.
— Du reste, le karaté à cette époque-là était essentiellement universitaire ?
— Oui, c’était un moment de grande utopie. Je crois même que certains venaient pour apprendre le cri qui tue ou acquérir les méthodes infaillibles de Nat Pinkerton. On fréquentait les dojos comme les bibliothèques. C’était en tout cas une époque de recherche, d’expérimentation dans les arts martiaux tout à fait extraordinaire. Il y avait beaucoup d’échanges d’école à école. Oui, oui, on essayait beaucoup de choses qui paraîtraient peu orthodoxes aujourd’hui !
— De quelle école était-il ?
— Je crois savoir quelques petites choses sur sa biographie, et en particulier qu’il a abordé le karaté avec le shotokan comme à peu près tout le monde à ce moment-là, au tout début de sa découverte en France, avec Me Kase, rue de la Montagne Ste Genevière, en 65 ou 66. Nous n’étions pas dans le courant international, alors ! Puis vers 67, 68 peut-être, avec le Burdigala Club de la police à Bordeaux, ensuite avec Me Murakami et le shukokaï.
De là il a rencontré à Paris au Club Corvisart Truong et Dang, deux élèves de Me Nambu, créateur tout récent du sankukaï. Et c’est une école qui lui correspondait parfaitement physiquement : standard-stance, les esquives taï-sabaki, tenshin jodan-uke, tenshin gedan-baraï, tout en cercles, ce qui compte, très beau !
Ensuite il n’a pas suivi le Nambudo, trop éloigné du contact pour lui, que j’aimais pour d’autres raisons. Mais peu importe.
Entretemps il a travaillé avec Tokitsu, Kamahora, Tsukada… J’insiste encore, mais ce sont ceux qui cherchaient dans des directions nouvelles en France.

Publié le 20 janvier 2007 dans document Sabaki texte

Portrait de Tsukada, Nambu et quelques autres - Article de la revue DAO

Maître Tsukada était vraiment l’inverse du gymnaste bio et refoulé à la Rouet. Dans les stages organisés par Maître Nambu à Calagogo ou à Martha’s Vineyard, il déambulait toujours cigarette aux lèvres en karategi court qui laissait voir des tatouages bleus et en raclant les zoori-getas, portant des lunettes fumées, les cheveux en brosse et un visage mitraillé de petite vérole. On avait l’impression qu’il était dans une aura de graffiti et qu’il sortait du quartier Yakuza.
Il était maigre mais avec une musculature d’écorché, très bien dessinée, pure objectivité avant le style de frappe, comme Truong, et il avait un kime foudroyant.
C’est du reste curieux comme à partir des années 75 à peu près la débilité de la musculation de force a repris le dessus dans les dojos français pour faire oublier leur faillite primordiale dans les arts de combat orientaux. On a voulu réintroduire les catégories de la boxe anglaise et le poids comme condition de pensée efficace.

Publié le 19 janvier 2007 dans document Sabaki texte

Aube-Nany 1966 - Ligne des Adolescents

Date du document : Antérieur à 1984.

Aube-Nany 1966

Ce texte fait partie de la Ligne des Adolescents (de l’élément Feu et du Cœur) du Continent OGR, repris dans “Les États du Monde”. Il ne concerne essentiellement que l’activité de deux d’entre eux le long de l’année 1966, pris dans le groupe fluctuant de l’Académie.
Il est antérieur à 1984.
Isabelle Revay.

Cette année-là fut l’année d’Aube, et accessoirement celle de la bande au “Tonto”. Puis de deux ou trois évènements comme la mort de Catherine Brûlot, le scandale de Clémence Léllée, etc.
Cette année-là où Aube qui avait 17 ans passa en classe de 3e de l’Académie avec une moyenne de 16, elle se coucha toujours entre 23h et 1h du matin après avoir avancé des travaux attentifs qui sollicitaient tout particulièrement l’excellence de sa myopie dans le silence, une extrème concentration, comme les Études Documentaires.
S’il n’y avait pas ce genre de travaux en cours, elle poursuivait ses propres recherches de décoration théâtrale pour “Le Styx”, cet autobus peint mulicolore aménagé à l’initiative de Nicolas pour un projet de théâtre itinérant. Elle écrivait ses premiers textes dramatiques que Nany lui avait proposé de passer à la Radio (sous son nom à cause des foudres paternelles !) lisait, plus rarement écoutait des disques, écrivait aux uns et aux autres : amis, famille, répondait surtout, prenait un bain, se lavait les cheveux en faisant des essais de teinte en fonction de la lecture (“coloration Divagations”).

Publié le 30 novembre 2006 dans document OGR texte