Cosmologie Onuma Nemon

Campagne/Compagne - Les Orphelins Colporteurs. Quintette de Campagne

Date du document : 1976

Ce texte figure dans Quartiers de ON ! paru en 2004 aux éditions Verticales, augmenté de ses étoilements plastiques, inserts et éléments sonores.

Luc. Campagne/Compagne
C’est dans le Château de Terraube, chez Lydou, alors que je venais assister au mariage de Aube avant de me joindre à leur troupe pour Cádiz, que j’ai trouvé “son” journal à côté de “l’Avis aux Campagnes” lancé par Rbsprr.
Ce “Girondin” Amateur des Jardins et Amoureux des Contrées avait recherché pendant des années son amie intime disparue. Un rêve lui fit voir que la géographie de l’aimée s’était épanouie dans l’Univers, et qu’il suffisait qu’il retrouve là tel bosquet, ici tel flanc de coteau, pour que de ces repérages et de cette reconstitution mentale, elle renaisse ! Ainsi il traversa le Monde.
À un moment donné, il rencontra Orphée, dans le Gers, lui-même à la recherche d’Eurydice dans les rallyes que l’on sait, qui lui fit part de la mission errante des “Enguirlandés” ; il se sentit, à raison ou non, relever de cette immense migration infinie, et il continua ainsi, selon on ne sait quelles pérégrinations exactes, cette recherche à travers plusieurs pays, rencontrant parfois les membres de ceux qui portaient des tournoiements de lumières.

Il serait plus juste de dire qu’au lieu de lire j’assistai à son journal, car dans cette pièce à tapisserie de ton fruitif, en le lisant j’eus la sensation immédiate de rejoindre l’un de ceux que je suis. J’eus l’impression de découvrir un journal que j’aurais écrit. Que son auteur qui était resté là, celui que je fus et qu’il incarna, hanta ce château sans me nier pour autant. Je le retrouve aujourd’hui dans cette pièce curieusement fermée depuis le jour de ma naissance, par le hasard d’un enfant, ici mort dans un accident, un oncle de Lydou, tombé dans la mare aux pieds des remparts, l’hiver, et noyé sans qu’on l’entende.

Publié le 9 mai 2008 dans document Cosmologie Onuma Nemon texte edition

Orphée dans le Labyrinthe du Pays des Morts - Les Gras. Automne. Extensions de la Ligne Prosper

Date du document : 1984

Ce texte figure dans Quartiers de ON ! paru en 2004 aux éditions Verticales, augmenté de ses étoilements plastiques, inserts et éléments sonores.

Orphée dans le Labyrinthe du Pays des Morts
(“Che sera sera.”Doris Day. Chanson de “L’homme qui en savait trop”avec James Stewart.)
Plan de la course essoufflé au sommet du labyrinthe.
Vent.
Temps froid.
À quelque chose. À une autre (époque dans la disparition) ! Mais je ne sais pas laquelle.
Lac de la pensée, que c’est beau ! Déproprié.
(Aurait souhaité atteindre ces passants d’un autre univers en parallèle auquel on ne peut avoir accès (mais dont ils désignent en même temps le bonheur possible impensable))

Publié le 18 avril 2008 dans document Cosmologie Onuma Nemon texte edition

Prosper & Orphée au Pays des Morts - Les Gras. Automne

Date du document : 1984

Ce texte figure dans Quartiers de ON ! paru en 2004 aux éditions Verticales, augmenté de ses étoilements plastiques, inserts et éléments sonores.

Chambre de l’Hôtel où loge Orphée, au Pays des Morts
On ne peut vivre avec les Morts, mais on ne peut vivre non plus sans eux.
“Cette chambre est dans un carrefour électrique et joyeux ; elle a de multiples entrées qui ne se supperposent pas.
De multiples accès par le rêve.
Il n’y a pas de continuité logique dans la façon de l’atteindre, mais cependant la réunion de tous ces accès lui confère une entrée multiple, une infinité de correspondances entre les différentes torsions de plans.
Il y a entre autres une véritable “réception” située flanc droit d’un immeuble, au deux ou troisième étage. Ensemble très propre et très aéré ; meubles cirés et napperons.
La patronne est opulente ; beaucoup de draps ajourés de dentelles, jusque dans la tenue des femmes de chambre.

Publié le 17 avril 2008 dans document Cosmologie Onuma Nemon texte edition

Orphée en Rallye - Les Grands Ancêtres. Mac Carthy. Saison de la Terre

Date du document : 1992

Ce texte figure dans Quartiers de ON ! paru en 2004 aux éditions Verticales, augmenté de ses étoilements plastiques, inserts et éléments sonores.

Orphée. Rallye de Mort
Un pote à moi retrouvé à Terraube et qui était commissaire sur cette course, m’avait demandé si je pouvais servir de copilote à un gars dont le sien venait de subir un très grave accident. Je n’avais pas tout de suite reconnu le paternel de Marie-Violante, (une ennemie d’enfance de Nicolaï perdue de vue depuis longtemps), malgré son pif écrasé et ses oreilles en choux-fleur, et pour cette fois-là, je ne pourrais éviter de grimper dans sa Datsun, “voiture sauvage” dont à l’époque il se servait encore en rallye.
Pour éviter de tourner deux pages à la fois et de se planter, le copilote précédent avait repris le vieux truc du rouleau de papier-cul bien solide comme “road-book”, sur lequel il avait redessiné tous les virages lors du premier parcours fait d’abord très lentement avec un repérage précis, y compris sur le kilométrage. Ce genre de notation de la route en sténo, avec quelle vitesse pour aborder et pour sortir, les diagonales éventuelles, me paraissait un furieux secret sur ce qui va arriver, magie d’un paysage surgissant d’un rouleau. On sait ce qui nous attend. C’est une architecture d’avant Monteverdi, d’avant l’irruption de l’émotion et son crash baroque de mille ruptures. Alors que même la voie de retour d’un parcours connu, par exemple, comme me l’a déjà fait remarquer Ulittle Nemo, est généralement impossible à prévoir à partir des seules remembrances de l’aller : c’est véritablement un paysage au-delà du miroir.
Avec ça on était attentif aux cahots, bien mieux que sur un carnet à spirales, on anticipait toute trajectoire sans risquer d’abîmer la voiture, et on pouvait réussir à arriver dans les meilleurs temps.
Pas besoin du nombre de pages ni de reporter les premières notes de la page suivante en bas à droite comme sur un carnet : seulement l’intitulé de la course et la distance à parcourir, figurant en haut. Un copain à moi ainsi s’est écrasé, parce qu’un musicien grec, copilote avait tourné par erreur deux pages à la fois, donnant un virage très rapide à gauche pour un très lent à droite.
Quand je conduis, je me dis souvent : “Je me suis soumis à elle pour l’Eldorado, parole de miel et lune de même, mais c’est La Mort qui me passionne, essaim vibrant des fureurs noirâtres. Nicolaï lui-même a connu trois femmes, mais surtout une Fée, en dehors, la Fée Noire des moutonnements de la Ruhr, et c’est bien grâce à elle, sur la prairie aux Ombres Noires, qu’il a pu entrevoir la demeure de La Belle Au Bois Dormant près de Hrad Smrti, la seule Fiancée capable de devenir La Future, mais que sa folie sexuelle l’a empêché à jamais de rencontrer. C’est La Mort que je tiens devant les yeux lorsque je conduis.”

Publié le 6 avril 2008 dans document Cosmologie Onuma Nemon texte edition

Mort d’Eurydice - Les Grands Ancêtres. Ligne de Mac Carthy. Terre

Date du document : 1992

Ce texte figure dans Quartiers de ON ! paru en 2004 aux éditions Verticales, augmenté de ses étoilements plastiques, inserts et éléments sonores.

Gers. Mort d’Eurydice
Eurydice est disparue dans le Gers en même temps que sa voiture, sans qu’il y ait eu d’accident. C’était la compagne d’école de Lydou et de Aube. Elles ont connu et fréquenté les mêmes endroits ; toutes deux essaient à présent dans une concentration féroce, grâce à la machine de Georges le Fou, de retrouver sa mémoire grâce à leur mémoire commune possible, communale et primaire, transversale parfois.
Si elles y parviennent, elles atteindront également au lieu où elle se trouve actuellement

Publié le 27 mars 2008 dans document Cosmologie Onuma Nemon texte edition

Enfants Croisés - Histoire Deux

Date du document : 1975

Ce texte figure dans Quartiers de ON ! paru en 2004 aux éditions Verticales, augmenté de ses étoilements plastiques, inserts et éléments sonores.

II. Enfants Croisés

1. Nicolas
C’est à Cologne en Hiver, que Nicolas
Au Printemps, qu’Étienne,
Lançant les leurs, soulèvent, réunissent,
Baptisent et passent à pied sec.

Tout ce qui est émotion en Europe a fui !
Cologne-Mayence-Spire-Colmar-Rhin gauche,
Alpes, Italie du Nord :
Pillage, attaques, défections…
Gênes, Pise, Brindisi :
Déflagration psychique !

Anarchie des jeunes filles et des hommes mêlés
Au Panier :
On joue de la flûte ; on jette la flûte !
Les drapeaux claquent au vent de la Mer !

Les armateurs marchands ont baisé le cul du Diable ;
Frédéric en rachète sept cents :
Jouissance dans le Seigneur !

Publié le 25 mars 2008 dans document Cosmologie Onuma Nemon texte edition